Façonnée par des critiques d’art, cette notion se fonde sur une certaine réalité de la vie artistique parisienne, apparue au début du XXe siècle. Pour les historiens d’art aujourd’hui, même si sa définition reste complexe, multiforme et floue, il existe bel et bien une galaxie, ou comme le dit Sophie Krebs, un « réseau d’artistes mêlant Français et étrangers, écrivains et peintres, fondé sur une solidarité́ née des conditions difficiles que rencontrent les artistes au cours des années vingt ».
Ce réseau, dont les épicentres sont Montmartre et Montparnasse, adopte un habitus commun, avec des lieux de rencontre, de discussion et d’exposition non institutionnels (ateliers collectifs de La Ruche ou du Bateau Lavoir, cabarets de Montmartre et cafés de Montparnasse qui deviennent des lieux d’exposition et de vente). En effet, dans les années vingt, au moment où̀ les galeries ont une place grandissante sur marché de l’art et où le fonctionnement des salons reste discuté, une partie des artistes rejette un marché́ f...